Culture et Traditions

LES INSTITUTIONS FAMILIALES

La notion de famille à Bangwa intègre toutes les personnes ayant un ascendant commun. Ainsi le père étant considéré comme étant le chef de la famille décide de tout et oriente toutes les initiatives familiales.

Genèse du ménage

Les fiançailles

Pratiqués comme partout ailleurs, les fiançailles dans la famille impliquent deux jeunes personnes : Le jeune garçon et la jeune fille en âge majeur. Il s’agit d’une période au cours de laquelle le couple (les deux conjoints) apprend à se connaitre, à se supporter mutuellement afin de mieux souder leur lien d’amour pour leur vie future. Mais chacun habite respectivement chez ses parents. Les fiançailles débutent lorsqu’à la suite d’une négociation, les parents des deux conjoints sont en commun accord de l’union de leur progéniture. La période des fiançailles est bien déterminée et établit lors de la négociation des deux familles. Celles-ci peuvent se dissoudre avec pour cause des partenaires, l’incompatibilité du groupe sanguin, le statut sérologique du test de VIH ou alors peuvent aboutir au mariage en passant par la dot.

La dot

En principe, il n’existe pas de dot dans la tradition Bangwa. Quel que soit ce que le fiancé donne, on dit qu’il a offert un cadeau ceci parce que quand on épouse une fille dans la famille Bangwa, on reste débiteur tout le reste de sa vie.

Par ailleurs dans certaines familles, on peut demander au fiancé d’offrir :

  • Une tine d’huile, une chèvre au grand-père maternel
  • Une couverture, une tine d’huile à la grand-mère maternelle
  • De l’argent qui n’est que symbolique dont la somme varie en fonction des négociations. Il n’est pas exigé à verser une fois.

Pour sceller l’alliance, les grands parents fendent la cola qu’ils partagent aux pères, aux mères et aux fiancés ; ceci accompagnés du vin de raphia. Après tout ceci, la famille de l’homme va chez les « ayants droits » de la femme (les oncles, les tantes,…) leur donner des présents car la dote ne finit jamais. Après quoi c’est le mariage proprement dit.

Le mariage

C’est l’engagement proprement dit des fiancés à la vie de couple. On distingue trois types de mariages à Bangwa :

  • Le mariage traditionnel dont l’acte est établit au moment de la dot selon que l’argent a été versé entièrement ou partiellement avec des témoins
  • Le mariage civil réglementé par la loi et qui très souvent s’effectue à la mairie
  • Le mariage religieux qui est rare dans le village car ne concerne que les monogames alors que 60% des foyers sont polygamiques.

Les types de ménages, forme de résidence et type d’autorité

En général, on distingue deux types de ménages :

  • Les ménages monogamiques rencontrés le plus souvent chez les jeunes, les personnes chrétiennes.
  • Les ménages polygamiques qui constitue le régime matrimonial plus récurent dans le village. Pour un homme, la polygamie est reconnue comme un signe d’honneur, de puissance et un grand respect lui est donné.

La forme des résidences est virilocale c’est-à-dire que c’est la femme qui va chez l’homme. Cependant, on observe quelques cas de résidence uvorilocale où c’est l’homme qui rejoint sa conjointe dans la maison mais ceci est rare.

Aussi bien dans les mariages monogamiques que polygamiques, l’autorité familiale est patrilocale avec le chef de famille (le père) qui prend les décisions sur toutes les initiatives familiales.

Les relations entre les conjoints

Les relations sont plus sereines dans les ménages monogamiques. Une seule case abrite le ménage chaque jour. En général les travaux ménagers sont destinés à la femme. Quant aux ménages polygamiques, on note un manque de dialogue et de transparence l’un vis-à-vis de l’autre. Il règne presque une indépendance entre les conjoints.

Les relations frères et sœurs.

Elles dépendent étroitement de celles des conjoints. C’est surtout le cas des foyers polygamiques où les relations frères et sœurs sont compétitions et hostilités. Pour les foyers monogamiques c’est la paix et l’entente parfaite.

Les relations parents-enfants.

Il existe une plus grande cohésion entre les parents et les enfants dans les foyers monogamiques que dans les foyers polygamiques. Les parents portent plus d’attention aux enfants.

L’héritage et la succession

A un âge avancé, le père laisse un testament écrit dans lequel il désigne son successeur qui est son fils le plus estimé et capable d’encadrer ses frères. Généralement, le successeur hérite de la majorité des biens du père et les autres biens sont partagés à ses frères.


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Alexa Seleno
@alexaseleno