Impulsé par l’envie de promouvoir une jeunesse triomphante Bangoua, notre équipe s’est résolue d’approcher les jeunes talents afin de les faire connaître par leur public et en même temps de valoriser leur savoir-faire.
Après l’épopée glorieuse de l’épisode 1, nous voici dans le 2e numéro en ce mois de Mars 2019.
Cédric NGUENANG a bien voulu se plier au jeu, en acceptant de répondre à nos questions.
ICIBANGOUA: Bonjour cher frère! Le peuple Bangoua se pose la question de savoir qui vous êtes au juste?
Cédric NGUENANG (CN): Je me nomme NGUENANG Cédric Martial et Le Griot c’est mon nom d’artiste. Je suis dans la trentaine révolu et je suis né à Yaoundé par une journée pluvieuse du 7 Juillet.
ICIBANGOUA: Serait-ce de ce fameux 7 juillet dont chante Fali, le congolais? (rires)
CN: (rires) C’est bien un des multiples 7 juillet des 2000 dernières années.
ICIBANGOUA: (rires) Vrai en plus. Alors Le Griot, comptez nous votre histoire avec la musique.
Le Griot: Je commence la musique vers les années 2003, plus précisemment en classe de 3ème où je suis influencé par les ainés de mon club de basket qui étaient pour la plupart des artistes rapeurs.
ICIBANGOUA: Quel style de musique vous définit le mieux?
Le Griot: Conscient que l’art est universel, je pense que le courant dépend de l’inspiration. Mais ayant été influencé par des aînés rapeurs, majoritairement ke Rap domine mon style que j’essaye de combiner et de diversifier avec d’autres.
ICIBANGOUA: Que véhiculez-vous comme message dans vos oeuvres?
Le Griot: A travers mes messages, je peux fustiger tout en proposant des solutions. Je valorise globalement l’Afrique, comme quoi l’Afrique a un talent que je contribue artistiquement à porter en lumière.
ICIBANGOUA: Comment vous inspirez-vous?
Le Griot: Pour le moment, je travaille sur mon village (Bangoua) et c’est ma seule et unique source d’inspiration et par ailleurs un de mes sujets de musique prioritaire. Ayant intégré le milieu social éducatif « ECEEBA », ça m’a permis de me rapprocher de la culture et des patriarches Bangoua que je côtoie de très près. Donc c’est par ECEEBA que je fais mes recherches et écris mes chansons.
ICIBANGOUA: Accordez-vous beaucoup d’importance à la finition, à la présentation de vos œuvres ?
Le Griot: Comme dans le bâtiment, la finition est très difficile, très délicate car elle présente l’œuvre au grand public.
Pour ainsi dire, le travail de finition est un chef d’œuvre qui mérite avoir une attention soutenue, au détail près.
ICIBANGOUA: Parlez nous de vos débuts dans la musique? Votre évolution du statut d’amateur à celui de professionnel ?
Le Griot: La chance que j’ai eu dans ce milieu c’est d’être au contact des géants avérés et patentés du domaine qui n’ont pas trouvé de difficultés à me tenir par la main. Il faut noter que j’étais aussi très discipliné et respectueux. S’il faille entrer dans les détails, ça nécessitera des jours pour épiloguer sur cette question précise.
ICIBANGOUA: Pouvez-vous vivre de votre travail d’artiste? Quelles difficultés rencontrez vous dans le monde de l’art?
Le Griot: Pas exclu de penser qu’on puisse bien vivre de l’art surtout que ke secteur semble se professionnaliser.
Sur un tout autre plan, naturellement, les difficultés sont légions. Nous pouvons lister entre autre : Le manque de producteur, le manque de promotion, le manque d’espace d’expression, le manque de clip de niveau international qui est très coûteux. Le plus dure reste de se faire connaître. Cela aurait pu en être autrement si certains acteurs pensaient à nous faire connaître comme vous le faites.
ICIBANGOUA: Faites vous un autre métier que la musique?
Le Griot: Je suis électrotechnicien de formation. J’éxerce dans le domaine du génie électrique. C’est par là que je finance donc mes œuvres pour l’instant en attendant de rencontrer un producteur fiable.
ICIBANGOUA: Pour vous, est-ce que l’art est utile à la société ? Quel est le rôle de l’artiste ?
Le Griot: Je pense que pour la société, l’art est comme l’air et son oxygène et le rôle de l’artiste c’est de ventiler cet air oxygéné vers les poumons.
ICIBANGOUA: Qu’est-ce qui vous a le plus marqué tant dans la musique que dans votre vie de tous les jours?
Le Griot: Ce qui me marque le plus dans ce monde c’est de voir les frères et sœurs se battre pour le déclin des autres, pourtant le progrès de X est un bénéfice pour Y et le Très-Haut a prévu quelque chose pour chacun de nous.
ICIBANGOUA: Parler nous de votre récent travail: titre de l’œuvre, d’où est venu l’inspiration, le message…
Le Griot: Après mes multiples œuvres déjà réalisées dans les domaines cinématographiques où nombreux me connaissent, nous allons assister à la sortie prochaine de notre nouveau film avec la maison de production « No Limit » dont je suis co-propriétaire. Je suis aussi sur l’élaboration d’un documentaire qui viendra révolutionner la connaissance du village Bangoua et plein d’autres projets arrivent dans le domaine musical. Je prépare un single que j’aimerai bien présenter au Festival Macabo si on me le permet. Dans le domaine de l’évènementiel, j’aimerai apporter un plus dans l’organisation du Festival Macabo comme je l’ai fait dans plusieurs festivals et bien d’autres. À travers ECEEBA, nous préparons beaucoup de surprises et des innovations. Je préfère m’arrêter là…
ICIBANGOUA: Pleines de choses en vue pour un jeune dynamique. Beaucoup de courage à vous. Pour conclure, avez-vous un message à la jeunesse?
Le Griot: À la jeunesse africaine je demande un retour aux sources car, quand tu sais d’où tu viens, tu sais où tu vas. Pour les passionnés de l’art je dis chapeau car nous vivrons à vie de part nos œuvres. Battons nous pour laisser un bon héritage aux générations après nous. Remerciements à ma famille ECEEBA, à toute la communauté Bangoua du monde et tous mes fans. Sans oublier Clotaire NTIENOU, Maximin KOUAMOU (Homme Intègre), Rodéo NGUEMO (Cooper la Noblesse), Patrick POUEMI, Hubert MBAKOP et bien d’autres qui sont des jeunes à encourager pour leur dynamisme.
ICIBANGOUA: Merci à vous pour le temps à nous consacrer. Nous espérons vous revoir d’ici peu.
Le Griot: Tout en espérant vous revoir bientôt ICIBANGOUA, je vous remercie.