Le culte des ancêtres et la tradition de l’hospitalité à Bangoua n’est plus à démontrer. Être Africain au sens strict du terme, c’est cultiver le bon voisinage et les rapports cordiaux dans le respect des habitudes ancestrales. C’est aussi s’entraider, se conseiller et accueillir les invités, les étrangers avec égards et courtoisie.
Tenez par exemple, personnellement pour avoir partagé une grande partie de mon expérience dans la ville de Douala aux côté des amis Sénégalais et Maliens, ces personnes sont réputées pour leur sens de l’accueil. Les mots «Teranga» et «Diyatiguiya» en disent assez sur leur culture :
? Au Sénégal, la «Teranga» est un mot Wolof dérivé de «Téral» signifiant la terre ou l’arrivée. L’hospitalité s’exprime dès le départ par les salutations, puis dans l’accueil que l’on réserve à l’étranger.
On réserve aux étrangers le plus bel accueil en leur donnant la meilleure chambre, en cuisinant spécialement pour eux eux des plats locaux et en partageant avec eux les moments conviviaux qui accompagnent le repas. Dans une maison Sénégalaise, il n’est pas question de peser les ingrédients lorsqu’on fait un repas, car la prise en compte des amis et éventuels visiteurs reste capitale.
L’authenticité de l’hospitalité des Sénégalais est surprenante.
? Au Mali, on utilisera le mot «Diyatiyatigiya», pour évoquer la tradition ancestrale de l’hospitalité. « Vous êtes partis de chez vous pour venir chez vous », ainsi peut se résumer l’hospitalité du peuple Malien.
À la lecture de l’exposé sommaire qui précède, permettez-moi de glisser en terre Bangoua (Terre Sainte et Terre de Grâce) pour retrouver la terminologie du mot hospitalité nécessairement en parfaite corrélation avec les exemples suscités. Chers frères et sœurs dans la tradition et amis sympathisants, vous le savez autant que moi, le mot hospitalité en territoire Bangoua donne son propre sens : «Kouhgne» ou «Kouhgni» chez les autres. Le mot «Kouhgne» signifie rendre agréable à l’étranger où à l’invité son séjour comme le goût du miel. Le premier terme se rapportant au champ lexical étant « l’amour ».
Il faut bien l’accueillir, qu’il n’est ni faim ni soif. Il faut le protéger et lui signifier les pratiques. Chacun dans la famille s’occupe de l’étranger pour qu’il se sente en sécurité pendant les étapes de chaque phase des cérémonies. Face à l’étranger, tous les membres de la famille sont égaux.
L’art de la plaisanterie est aussi un mode de vie des plus appréciables. Cela à pour but de désamorcer les tensions entre voisins des différentes concessions et entre groupements.
Savoir accueillir et recevoir c’est honorer la confiance de l’étranger et lui donner envie de revenir une prochaine fois. C’est aussi une question d’honneur pour celui qui reçoit.
Dans ce monde individualiste où prendre son temps et accorder de l’attention aux autres dévient du luxe, la chaleur et l’enthousiasme de nos cultures et traditions méritent d’être mises en avant, d’où ma promptitude et ma disponibilité ce jour à l’endroit des grandes familles Tièh Ngankio et Mekap Lieujip à Bangoua pour l’anoblissement familial de leur fils, frère, père, grand père et époux au titre de « Soup Wéhguèh » qui signifie «le Partage»
NB : Les chrétiens, s’abstenir !
Pour le Groupement Bangoua,
Paul TCHONANG.