Le mariage chez le Bamiléké n’est pas un contrat entre deux personnes, mais entre deux familles, deux sociétés, deux peuples, avec pour exécutants un homme et une femme qui ne sont pas consultés. Donc une femme épouse une famille et non un homme, mais elle vivra maritalement avec un seul membre de cette famille. Un homme épouse la famille qui lui a donné la femme, mais ne vivra maritalement qu’avec sa femme. La famille se comprend ici au sens de la large famille africaine Contrairement à l’assertion biblique. «L’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme» (Genèse 3, verset 24), c’est la femme qui quitte ses parents pour rejoindre la famille de son époux. Mais c’est cette dernière qui ira demander la main de la femme à sa famille, et pas le contraire.
Les futurs époux n’ont pas besoin de se connaître avant. Ils apprendront à le faire pratiquement et ils le feront très bien. Par contre, la fille peut connaître et apprécier certains membres de sa future belle-famille pour leur présence fréquente dans la concession et leur gentillesse, mais sans soupçonner les causes profondes de tant de générosité, d’autant plus qu’elle a parfois plusieurs sœurs et demi-sœurs. Ce sont les familles qui garantissent les liens de mariage.
Le but du mariage est aussi d’avoir un compagnon attentionné et agréable à vivre, une femme docile et généreuse, un mari fort et respecté. Fécondité et caractère sont les deux principaux critères de fiancés. La base de l’information est la mère de la fille et sa famille. Si elle a fait beaucoup d’enfants, sa fille fera autant. Si elle a un bon caractère, si elle est travailleuse, on choisit ses filles les yeux fermés, parce que quelqu’un la connaît bien, espérant qu’elles ressembleront à leur mère. C’est pourquoi, il est difficile d’accepter une fille dont on ne connaît pas les parents. Le physique n’est pas un critère de choix. Source:
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