Au regard de son abnégation, de sa détermination, du travail alléchant et des efforts qu’elle ne cesse de fournir, les portes de l’univers musical lui s’ouvrent grandement et largement. Les retombées de son engagement sont visibles lors de ses passages dans les cabarets.
Cette coqueluche de la chanson est convoitée par plusieurs figures marquantes de la musique camerounaise, à l’instar de Talla André Marie et bien d’autres, pour se faire accompagner dans leurs spectacles.
C’est une artiste aux prestations scéniques incroyables, c’est une véritable artiste de la scène qui a d’énormes atouts et potentialités pour dompter la scène et envouter le public. Elle est une voix sublime qui chante, qui porte et qui compte pour l’Afrique. D’ailleurs, forts de ses talents, et vouée à une carrière internationale, en 2019, Sophie Nono est invitée au Canada par les communautés Bangang-Fondji et Bangang-Fokam pour une soirée de gala aux cotés de JACK DJEYIM, célèbre artiste camerounais de renommée internationale.
En 2021, Elle a accepté de se prêter à ce jeu de l’émission EXCLUSIVITÉ pour le bien de sa communauté. Nous vous présentons pour son épisode 9 l’artiste multi-talents… Sophie Nono.
ICIBANGOUA: Bonjour frangine et bienvenue.
SOPHIE NONO (SN): Bonjour ICIBANGOUA.
ICIBANGOUA: Alors dites-nous qui est Sophie NONO?
SOPHIE NONO (SN): Je suis Sophie Chastelle DJITCHE NONO. Je suis née le 17 Janvier 1984 à Ebolowa. Je parle couramment le Ndah Ndah, Français et Anglais. Je mesure 1,67m et j’aime la musique, les voyages, le sport et la découverte.
ICIBANGOUA: A part la musique quelle autre facette ne connaissons-nous pas de Sophie NONO?
SN: J’ai fait mes études primaires et secondaires tour à tour à Ebolowa, Douala et Bamenda. Je suis aide-soignante de profession formée dans le Nord-Ouest Cameroun depuis 2006.
ICIBANGOUA: Qu’est-ce qui vous oriente vers le 4ième art?
SN: Au Cameroun, tous les jeunes rêvent de travailler à la fonction publique. J’en ai rêvé aussi, mais j’ai très vite déchanté après, multiples tentatives au lendemain de ma formation professionnelle. J’ai passé des jours de lamentation qui m’ont permis de mieux réfléchir sur qui j’étais vraiment. Ajouté à cela la perte de mon fiancé juste aux portes de nos noces a été le coup de tonnerre qui déclenchait en moi la furie et la rage, conséquence du titre de mon premier album : « Espoir ».
ICIBANGOUA: Quand avez-vous su que vous étiez douées en musique?
SN: Toute commence alors que je suis encore à l’école, cela pendant les chants d’ensemble, entonnés par les enseignants. Face à leurs encouragements, je commence à croire en mon talent, nourris le rêve de devenir une grande artiste. Ainsi je me suis amusé pendant longtemps à mimer et à reprendre les chansons exécutées pendant les cérémonies par les mamans de ma communauté. Grâce à cette pratique, je réussis à améliorer mes techniques vocales, ce qui facilite mon intégration dans la chorale UCJG de Bangang-Fondji, mon village. Je commence alors à être solliciter dans de nombreuses orchestres scolaires, ce qui me permettra l’entrée en 2007 dans l’orchestre de Brasseries du Cameroun à Bamenda à l’issue d’un concours des talents où je suis d’ailleurs la meilleure de tous les candidats. Je deviendrais plus tard la chanteuse principale.
ICIBANGOUA: Ouaooo. Quel parcours ! En plus ça mérite des ovations !!!
SN: ( J J J J) Vous savez, mon premier titre « Espoir » en dit tout sur ma détermination à lutter jusqu’au bout pour réussir. Comme mère célibataire, ce n’est pas facile du tout. J’ai compris que je devais exploiter ce talent inné en moi pour explorer mon développement personnel et professionnel. Au lieu de soigner les êtres humains vu ma profession, je me retrouve en train de transmettre la bonne humeur par mes cordes vocales.
ICIBANGOUA: Votre histoire est très touchante, est-ce la raison de votre style diversifié?
SN: En réalité oui. Mais je suis plus orientée Afro Jazz, Afro Soul, de la World Music pour le dire ainsi. Ma principale source d’inspiration reste les profondeurs de la culture Bangang-Fondji.
ICIBANGOUA: Sophie, quelles thématique abordez-vous dans vos œuvres?
SN: La symbolique autour de mon premier album est orientée vers les thèmes comme : l’union, le vivre ensemble, le partage et la communion des peuples frères et amis, la famille, l’hospitalité, l’amitié, les relations humaines.
ICIBANGOUA: Accordez-vous une attention particulière à l’affinement de votre travail?
SN: Effectivement, c’est ce sens de l’exigence qui m’amène à être solliciter dans les grandes scènes de la musique camerounaise : Le Festival de Macabo à Bangoua, le Festival Nsem Todjom à Bandjoun, les rassemblements musicaux comme FESTI-NOEL de le CRTV, les Brasseries du Cameroun, les communautés Bangang-Fondji et Bangang-Fokam du Canada. J’ai aussi eu l’honneur de jouer avec notre patriarche Andre Talla Marie. Vous ne pouvez pas toucher a ce public si vous n’êtes pas méticuleux dans votre travail.
ICIBANGOUA: Faites intervenir d’autres corps de métier dans vos œuvres ?
SN: Biensûr. Raison pour laquelle je caresse le rêve de conquérir musicalement l’Afrique, d’être une digne ambassadrice de la culture africaine et de sa musique à travers le monde. Je travaille au quotidien avec abnégation pour être à la dimension de MIRYAM MAKEBA, ANGELIQUE KIDJO et autres belles voix de la musique féminine africaine.
ICIBANGOUA: Pour vous quel est le rôle de l’artiste dans sa société?
SN: l’artiste doit apprendre à utiliser la musique et son art pour sensibiliser et éduquer la communauté à partir du vécu soit de la société ou alors personnel à l’artiste lui/elle-même.
ICIBANGOUA: Partant de là vous avez eu d’énormes récompenses comme fruit d’un feedback de votre société. Parlez-nous un peu de ces prix?
SN: Représentant le Lycée Bilingue de Bamenda en 2002, j’ai pu décrocher la médaille d’argent aux jeux de la Fédération Nationale des Sports Scolaires (FENASCO B). Meilleur talent de la musique au jeu concours organisé par la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun(SABC), agence de Bamenda, ce qui favorisera mon entrée plus tard en 2007 dans l’équipe musicale de la même institution. Meilleure musicienne de la force de vente de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun Ouest 2 (Bamenda) en 2015. Grande tournée nationale avec le grand orchestre du concours de la chanson Mutzig Star en 2016. En 2017 signature avec LIVING STUDIO. En 2018, sortie de mon premier album intitulé « Espoir ». Jouer en concert aux côté du géant de la musique Talla André-Marie fût l’un de mes meilleurs trophées.
ICIBANGOUA: Félicitation Sophie Nono pour cet accomplissement qui ne nous étonne pas au vu du talent qui regorge en toi. Alors dis-nous, qu’est-ce qui vous a le plus touché depuis que vous pratiquez ce métier?
SN: Je me suis rendu compte que les jeunes ne véhiculent plus des messages porteurs. Avant, nous écoutions des messages liés aux faits sociaux, l’amour, le pardon… De nos jours les jeunes ont un peu dévié et c’est très choquant ce constat de voir que les messages sont plus orienté vers la déviance, la pornographie… Avant on avait de réels messages à passer.
ICIBANGOUA: Sophie Nono album en vue ?
SN: Ah oui. Je ne voulais pas trop en parlé. Mais puisque nous sommes entre frères, je vais vous donner un bref aperçu et surtout vous inviter à la dégustation. Je travaille sur le prochain EP de 4 titres. Intitulé « the way » qui provient de mon vécu déjà matérialisé dans le premier album « espoir ». Ce nouvel album « the way » traduit « le chemin » touchera beaucoup de cœurs vu que des gens vivent et partagent des expériences similaires aux miennes alors ils se sentiront en écoutant cet album.
ICIBANGOUA: Faites-vous un autre métier que la musique?
SN: Vous savez la musique au Cameroun aujourd’hui est compliqué et pour s’en sortir, il faut entreprendre déjà pour pouvoir contrôler son temps et le consacrer à notre art, déjà que travailler pour le compte des autres ne me permettrait pas de m’exprimer dans ma passion. Alors je fais en parallèle de l’élevage et commercialisation des chiens de races. Je commercialise aussi du poisson fumé dans la zone nord-ouest.
ICIBANGOUA: Un message à la jeunesse africaine? Un dernier conseil pour les personnes intéressées par ce métier?
SN: Aux jeunes africains, sachons une chose: la guerre n’a jamais aidé ni fait prospérer un pays. Alors laissons de côté les petites querelles et mettons-nous au travail. Éloignons nous de ces choses qui nous freinent. Travaillons ensemble pour lever notre continent. On naît musicien, on naît avec ce don. Celui qui veut faire de la musique doit s’y mettre à fond et laisser de côté les distractions.
ICIBANGOUA: Merci infiniment Sophie NONO pour tout ce que vous faites afin de rehausser l’image de notre village. Nous serons ravis de vous recevoir une fois de plus dans un futur proche pour nous parler de vos nouveaux projets.
SN: Je dirais merci à icibangoua.net. J’aime bien partager et communier avec mes frères. Je serais toujours disponible pour vous. J’espère que vous m’accorderez toujours quelque temps. Merci de promouvoir la musique africaine, camerounaise et surtout Bangoua. Me kouok vieuh (Je vous aime).
L’artiste est bel et bien consciente des objectifs qu’elle s’est fixés, des missions qu’elle s’est assignées et des défis qu’elle a à relever. Ainsi elle compte sur les conseils de ses fans, des mélomanes et autres amoureux de la musique pour tenir le pari et que les fruits tiennent la promesse des fleurs. SOPHIE NONO est un grand espoir de la musique africaine, une valeur sûre sur laquelle on peut miser et compter. Ses messages véhiculées à travers son style musical prônent la paix, le vivre ensemble, le partage et l’amour fraternel. Bon vent à l’artiste et que vivement son rêve soit réalité!
ICIBANGOUA.NET
31 Juillet 2021